lundi 2 février 2009

JACKSON C. FRANCKS - Blues Run The Game (1965/75)

Compilation qui regroupe, je pense, à peu près tout ce qu’a enregistré Jackson C. Franks, le chanteur le plus triste du monde. Côté msuique, folk-song franchement inspirée, peut être ce qui s’est fait de plus émouvant entre 1960 et maintenant. La chair de poule toute les 2 secondes, et un vague spleen à chaque écoute. Même les plus allergiques peuvent apprécier le songwriting, qui est carrément exceptionnel. Oubliez la reprise de Simon & Garfunkel du titre « Blues run the game », l’original est à des années lumières devant.

SUFJAN STEVENS - Greetings from Michigan, the Great Lake State (2003)

Découverte due au hasard, mais gros coup de coeur de cette année. Un espace sonore assez foutraque, cuivres, banjo, guitares, cordes, claviers, batterie… Ca navigue entre folk grave mais sympa et indie rock tout aussi plein de coolitude un peu branchouille, mais les titres sont tellement bien écrits que ça marche à plein rendement. Le bonus, c’est la voix vraiment particulière, légèrement tristounette, faussement fragile et chevrotante, un peu comme si Matthieu Boggaerts était un nerd new yorkais en guest star d’ « How I Met Your Mother ». Le re-bonus, c’est que le monsieur assure grave au banjo, et moi, j’aime ça le banjo, oh oui j’aime ça. Mention spéciale au titre «For the Widows in Paradise, for the Fatherless in Ypsilanti», tube imparable malgré, je cite une personne de super mauvaise foi, un côté un peu musique de « babos irlandais ». Artwork assez amusant, mais là encore un petit côté hype débraillé.

ALL NATURAL - Elements : Fire (2008)

All Natural a bouffé du lion. C’est presque trop boom bap pour du all nat, mais ça tabasse assez efficacement pour qu’on ne regrette pas ces samples ultra finauds et cinématiques qui avaient faits de « Second Nature » un album a ranger dans le Hall Of Fame du hip hop. En bref, welcome to the 90’s : tout droit au niveau du flow, des instrus et du scratch. A noter que c’est le premier disque d’une série de 4 sur les éléments, avec une ambiance adaptée pour chaque galette. Fave.

MI AND L’AU – s/t (2005)

Folk écrite parait-il en autarcie dans une cabane en Finlande. On s’en fout un peu, en fait. Il s’agit donc d’un duo qui pratique un folk assez urbain, dans le fond, pas si éloigné que ça de l’ambiance sonore générée par Michael Gira, en plus chuchoté, en plus subtil aussi. Au passage, le disque est sorti chez Young God. Les deux voix se marient très bien, c’est parfois beau à en chialer, souvent gris, comme un dimanche matin de février à Hagondange, mais sous la couette quand même. Ok, je suis pas clair, mais le but c’est de faire écouter ce disque. Alors essayez le, même si à la longue, on s’ennuie un peu.

WOLVES IN THE THRONE ROOM – Malevolent Grain (2009)

Nouveau EP sorti chez Southern Lord en version normale avec une superbe pochette pour les audiophiles et en Picture Disc (par ailleurs moche) et au son certainement nul à chier (PD oblige) chez Conspiracy pour les nerds, qui achèteront de toute façon les deux. Côté musique, pas de révolution. Ca me rappelle même un peu plus leur premier disque « Diadem of… » que le second. Pour faire court, j’étais déjà client et j’en reprendrai pour un dollar. Pour faire long, du black metal qui n’en est pas, ultra mélodique, épique mais pas flan-flan, avec un titre lent face A chanté par Jamie Myers (qui avait poussé la chansonnette sur « Diadems.. ») et un titre rapide gueulé face B. Fave.

PENTEMPLE – O))) Presents… (2008)

Du bruit étrangement fascinant. Black Metal Vs. Noise Vs. Hype.

SUNN O))) – Dømkirke (2008)

Du bruit étrangement ennuyeux.

REINO ERMITANO – Rituales Interiores (2008)

Du doom pur jus, et plutôt rock que metal, c'est-à-dire plus 70’s / Pentagram / Saint Vitus que Candlemass, entièrement chanté en espagnol, en provenance du Pérou. J’ai fait allemand à l’école, mais il parait que les textes sont chouettes. En tout cas, ils sont (plutôt) bien chantés par une demoiselle au timbre ni grave ni aigu, ce qui l’avantage de n’insupporter personne. Le son est sympa, l’artwork hideux, une constante tout au long de leurs discographie, composée de trois excellents albums (chroniques à suivre). Franchement recommandable si toi aussi tu aimes le doom.

OCEAN - Pantheon Of The Lesser (2008)

Grief vous apportait, finalement, la paix et l’amour. Ocean vous apporte la famine, la peste et la misère. Son bien équilibré pour un effet maximal. Artwork très beau.

SUNDOWN – Glimmer (1999)

Une certaine vision du metal moderne il y a 10 ans. J’ai beaucoup écouté cet album, malgré son côté golgoth il faut bien l’avouer un peu putassier. Les mélodies sont assez bien foutues les ¾ du temps, le chant en place (ce qui est assez rare pour le signaler). Quelques scories EBM et indus (époque oblige) rajoutent du piquant (ou du dégoûtant) de temps en temps. Les textes par contre sont ineptes au possible, comme d’ailleurs dans Cemetary, ancien groupe du chef unique Mathias Lodmalm. Un exemple ? “We’re cosmic relics, space keeps us cold. // We’re cryogenic, Baby, never getting old”. Ca c’est du refrain. Quelques pépites, cependant, dont “[22]”, et “Halo”.

OCEAN CHIEF – Tor (2006)

Doom pour amateurs de son gras et de pesanteur… comment dire… pesante? L’album reste assez bon pour éviter l’ennui, mais ça ne pousse pas non plus à, comme le font certains, taper en rythme (lent) ses parties génitales sur le bureau. La production reste hyper classe. Un bon moyen de varier les plaisirs si on a envie de façon urgente d’écouter Sleep ou Electric Wizard. Le chant est assez insupportable à la longue, très longue (85 minutes, en 4 titres).

OCEAN CHIEF / RUNEMAGICK – The Northern Lights split (2007)

Ocean Chief : Toujours aussi long, mais meilleur.

Runemagick : Toujours aussi bon, mais encore meilleur.

UNORTHODOX – Awaken (2008)

Je ne l’attendais même plus cet album, puisque le dernier, le quasi parfait «Balance Of Power » datait de 1995. Sacrés souvenir à la vue du logo. J’avais acheté le susnommé disque complètement par hasard en demandant au vendeur d’une boutique de CDs d’occase s’il avait un truc « genre Cathedral ». Pour en revenir à nos moutons, doom rock américain dans la grande tradition Wino et Cie. Ca groove, les mélodies sont superbes, le chant très américain, et moi j’adore. Définitivement en boucle sur ma platine. Et mention spéciale au titre « awaken ». Fave FAve FAVe FAVE !!!!!!!!

PS : Le premier qui me dit que ça fait grunge, je lui colle mon pied au cul. A noter la présence à la batterie du toujours excellent Gary Isom (Spirit Caravan, Iron Man, Pentagram, Wretched etc.).

CONIFER – Crown Fire (2008)

J’ai dit beaucoup de mal de ce groupe. Seulement voilà, ils sont sortis du grand n’importe quoi. Super disque de musique heavy au sens large. Post-machin, sludgy trucmuche. Vraiment bien, si si. Joli artwork.

THE AUSTRASIAN GOAT – Piano And Stump (2008)

S’il est un art vraiment difficile, c’est de faire une musique sombre qui ne soit pas pathétique. Encore une fois, le Goat y parvient très bien. Par rapport au reste de sa discographie, il y a quelques moments plus « légers »… disons moins apocalyptiques, qui sont vraiment appréciables. La progression purement musicale est encore une fois impressionnante, à tel point que je me demande où ça va s’arrêter. Ca fait tellement longtemps que je n’attendais plus chaque nouvelle sortie d’un « groupe » à ce point là… Celle-ci est de celles qui te prennent, te mettent à poil et te laissent dans le froid, seul et avec la nausée. C’est un peu la seule image qui me vient, et j’en suis désolé, mais c’est comme ça. L’artwork est, bien évidemment, superbe.

OTESANEK / LOSS / ORTHODOX / MOURNFUL CONGREGATION – Four Burials (2008)

Quatre titres, plus de 51 minutes en apnée, ou presque. Pour ceux qui ne connaissent aucun de ces groupes, disons que chacun d’entre eux a sa vision propre de la lenteur. La seule pause vient en fait d’Orthodox qui pendant 18 minutes (quand même) reste en son clair. J’aime particulièrement Loss qui fait preuve d’une maîtrise de la mélodie qui tue toujours aussi évidente. Mournful Congregation est par contre légèrement chiant. Mais bon, à chopper quand même.

ESTELLE – Shine (2007)

Un album grand public va t’il au-delà du single qui le lance ? Ici le single est en béton armé et ferait taper du pied à un cul de jatte fan de black metal, un bulldozer des dancefloors, le super célèbre « american Boy ». Et bien en fait, oui, cet album est cool à mort. Le bien que je pensais d’Estelle, à savoir une sobriété et une justesse vocale étonnante, s’allient à des choix musicaux finalement assez variés (soul, reggae sans être rasta ooh yeah, funk, r ‘n’b...) pour que le disque passe comme une lettre à la poste. Production sunshine bien sûr, mais tout est dans le titre. En boucle. Ca rappelle parfois l’époque où les Fugees avaient la classe.

BEYONCE – I am… Sasha Fierce (2008)

Déception totale, un single brillant et puis s’en va. La première partie est de la pop / soupe tellement indigeste que même Lara Fabian refuserait de chanter. La seconde commence avec « Single ladies », un VRAI tube. Le seul. La fin déroule ses prétentions dancefloor électro nazes. Ramenez nous la vraie Beyoncé, siouplait.

DIZZEE RASCAL – Dance Wiv Me EP (2008)

Dizzee s’allie au chanteur né 20 ans trop tard Calvin Harris (le tube « acceptable in the 80’s », c’est lui) pour le single le plus enthousiasmant que j’ai entendu cette année. Un tube interplanétaire. Dance + 80’s + Funk = bouge toi un peu, bordel !!!!

DIZZEE RASCAL – Maths + English (2007)

Le petit con le plus doué de sa génération. L’album sonne bizarrement plus américain que les deux précédents, moins grime, mais l’esprit est toujours là. C’est clairement plus propre aussi, plus facile d’accès. Et là encore, de façon surprenante, c’est toujours aussi bon. Bon attention, les lyrics sont dans la même veine (« Suk My Dick » par exemple). Beaucoup de hits qui vous feront dancer avec une batte de baseball.

3 commentaires:

buddy satan a dit…

Putain, il était temps hein !

Vrai plaisir de te lire, mec !

Anonyme a dit…

j'aime ce style de critiques gangster...surtout celle du "bruit etrangement ennuyeux".
mais quand meme...a quand une critique du nouveau single du roi heenok "illuminati music" et du t-shirt trop moulant de tekifratex???

Anonyme a dit…

Je ne connais pas cet album-là de Sufjan Stevens mais j'adore un autre morceau de lui qui s'appelle 'Chicago', y a pas de banjo mais y a des choeurs et je trouve ça joli comme tout.
Là, présentement, j'attends impatiemment le John Parish/PJ Harvey, ce qui ne surprendra personne. Plus qu'un mois à attendre.

Et je note l'adresse du blog, à part ça.